P0pR0cK5's Blog

Pentest, Challenges, Tests and more ...

View on GitHub

Le vrai sens du mot hacker

Retour

hackerman

Quand on entend le mot hack dans les médias on pense souvent à un homme face à des lignes de code qui piratent ou détournent des systèmes informatiques mais qu’en est-il réellement ?

Le hacker est-il aussi dangereux qu’on le laisse penser ? Déjà, un hacker c’est quoi ? Les Hackers sont-ils tous des criminels ? Quel impact a t’il sur notre société ?

C’est quoi un hacker ?

Dans son livre Techniques de hacking Jon Erickson nous parle de la vision sombre et criminelle qui plane sur le hacker dans la pop culture.

Bien entendus certains d’entre eux enfreignent les lois mais, ce n’est pas là l’objectif réel du hacking. En effet, le hacker cherche à trouver des utilisations non intentionnelles ou sous estimées d’un système ou d’une situation.

Il s’agit donc d’une personne cultivée qui cherche des solutions innovantes à un problème en modifiant et détournant l’existant si besoin . Notez ici que je ne fais nullement mention de l’informatique car un hacker peut s’intéresser à n’importe quel domaine.

On trouve par exemple le growth hacking qui consiste à activer la croissance d’une entreprise par un ensemble de techniques de marketing permettant d’accélérer rapidement et significativement la croissance de son chiffre d’affaires. Le terme fait partie du jargon marketing et business des startups.

Pour ma part, je reste persuadé que sans les hackers, nous n’aurions jamais fait d’aussi grands bons dans le domaine des sciences ou encore de la technologie. Prenons pour exemple Einstein et la théorie de la relativité restreinte ; Aujourd’hui nous savons que ces écrits ont littéralement changés le monde mais, à l’époque sa théorie a tout simplement divisé la communauté scientifique car elle remettait en question la physique dans sa globalité.

Croyez-moi l’esprit du hacker est tout à fait similaire car, il représente plus une façon d’aborder une problématique qu’un besoin maladif de commettre des infractions.

Ce terme se prête aujourd’hui plutôt au domaine de l’informatique c’est pour cela que nous n’évoquerons que ce dernier dans le reste de ce billet.

Tous les hackers sont-ils des criminels ?

Bien entendus non ! On distingue plusieurs types de hackers les caractérisants en fonction de leurs intentions et de leurs agissements.

Le script kiddie est une personne non initiée qui se lance dans le hacking en utilisant le travail des autres comme base. Sans avoir les connaissances techniques pour comprendre exactement ce qu’il fait et est donc mal apprécié des hackers.

Le white hat est un hacker qui va étudier et éventuellement trouver des failles de sécurité dans un système. Plutôt que de les exploiter pour son propre compte, il les signalera dans le but d’améliorer la sécurité. Il est ainsi plutôt bénéfique et aide les systèmes à s’améliorer.

Le black hat est l’opposé direct du white hat car il va se servir des failles qu’il a découvertes pour enfreindre la loi en privilégiant son bénéfice personnel. Ce genre de hacker peut être affilé à des criminels.

Enfin, le Grey hat est entre les deux. Il est prêt à enfreindre les règles en fonction de ses envies ou opinons.

Il existe bien d’autres variantes plus ou moins nuancées à ces catégories mais sachez que la majorité des hackers portent leurs travaux sur l’éthique avant tout ce qui les ranges dans le rang des white hats.

Quel impact a t’il sur la société ?

Le hacker, c’est une personne qui représente avant tout un savoir-faire mais, également une idée de révolution.

Les Anonymous, les shadow brockers, Aaron Swartz ou encore Edward Snowden représentent ainsi une liste de personnes qui chaque jour militent pour défendre des causes aussi larges que l’espionnage de masse, la protection de la vie privée ou encore la libre circulation du savoir. Les deux exemples les plus parlants sont Edward Snowden et Aaron Swartz.

Edward Snowden est un ancien analyste de la NSA qui, choqué par ce qu’il a appris, décide de divulguer des informations alors classé secret/défense sur les agissements de l’institution Américaine. Ses actes sont si graves pour le gouvernement Américain que ce dernier a dû fuir le pays pour se réfugier en Russie au risque d’être emprisonné à perpétuité pour trahison aux US. Ses motivations étaient de révéler au grand public les violations aux droits fondamentaux que représentent les programmes de surveillance de masse que sont PRISM, XKeyscore, Boundless Informant ou encore Bullrun.

Aaron Swartz était un hacktiviste qui défendait la culture libre et la libre circulation du savoir. Il a notamment aidé à créer le standard RSS (à 14 ans), la licence Creative Common (à l’âge de 15 ans) et il participera à la création de Tor (à 17 ans) car il croyait en l’idée que le savoir et la culture devaient être libre, gratuite et accessible à chacun.

Le 19 juillet 2011, il est accusé d’avoir téléchargé 4,8 millions d’articles scientifiques disponibles sur le site de JSTOR (soit la quasi-totalité du catalogue). L’organisation JSTOR n’a pas pris l’initiative d’une telle démarche judiciaire, c’est le procureur des États-Unis Carmen Ortiz qui a engagé des poursuites contre Aaron Swartz dans le but de le faire arrêter.

Aaron aurait en effet exploité une faille dans le site pour partager ces articles au plus grand nombre.

C’est le 11 janvier 2013 qu’il se suicidera dans son appartement de Brooklyn à l’âge de 26 ans sous la pression du système juridique Américain.

Ces deux exemples montrent tous deux que le hacker a plus que jamais un rôle politique dans cette société de plus en plus numérique et connectée.

Conclusion

L’éthique hacker c’est un ensemble de concepts, d’opinions, et de mœurs provenant de la relation symbiotique entre le hacker et la machines. Il ne s’agit pas de quelque chose comme un manifeste, mais plus d’une manière de penser commune . Le point central de l’éthique c’est fournir toutes informations pour comprendre comment le monde fonctionne, d’utiliser les connaissances actuelles pour en créer de nouvelles. L’organisation idéale est un système ouvert que tout le monde peut diagnostiquer et améliorer comme un logiciel open source. Ainsi, la bureaucratie va à l’encontre des systèmes ouverts. La valeur d’un hacker doit uniquement être appréciée en regardant ses exploits techniques, et non par des critères tel que l’éducation, l’âge, l’ethnie, ou l’échelle sociale ; tout ce qu’un hacker fait peu être considéré selon des critères artistiques ou de beauté. Le plus beau code source est le plus esthétique et innovant. Une de leurs autres valeurs est que l’informatique peut améliorer notre vie, même si l’on n’est pas un hacker.

Être un hacker est ainsi une quasi-idéologie aux antipodes de celles qui régissent notre monde qui va bien plus loin que le crime ou l’exploit technologique.


Written on January 20, 2018 by


Retour